Les petites entreprises, en particulier, ne sont pas encore prêtes pour la facturation électronique, pourtant obligatoire dès le 1er janvier 2026.
À seulement un trimestre de l’échéance, les entreprises qui envoient moins de 20 factures par an sont encore rares sur Peppol. À partir du 1er janvier, la facturation électronique dans un contexte B2B sera cependant obligatoire pour toutes les entreprises belges. Le nombre d’entreprises inscrites sur le réseau Peppol est en hausse, mais beaucoup ont repoussé la transition au dernier trimestre. C’est ce qui ressort de la nouvelle étude trimestrielle de Lucy.
reste moins de trois mois avant que la facturation électronique via Peppol ne devienne la norme en Belgique. Cette nouvelle réglementation s’inscrit dans un plan européen visant à rendre la facturation électronique obligatoire d’ici 2030. Voilà pourquoi Lucy sonde depuis fin 2024 les entrepreneurs belges sur leur état de préparation. 300 PME (de 1 à 150 employés) ont à nouveau participé à l’étude au troisième trimestre. Même si l’échéance approche, la dynamique positive observée lors des sondages précédents semble s’essouffler. À peine 45 % des PME interrogées utilisent actuellement un logiciel de facturation, et 62 % envoient de temps en temps une facture électronique. Les grandes entreprises font nettement mieux (80 %). C’est d’ailleurs un des phénomènes les plus marquants : alors que les grandes organisations ont compris les avantages de Peppol, les plus petites ne sont pas encore prêtes. Pas moins de 59 % des entreprises qui envoient moins de vingt factures par an n’ont toujours pas d’expérience de la facturation électronique.
D’une contrainte à un atout stratégique
Les entreprises belges ont encore beaucoup à faire au dernier trimestre si elles veulent être prêtes à temps pour la facturation électronique. 32 % d’entre elles sont actuellement présentes sur Peppol (contre 25 % au deuxième trimestre). Le système est également mieux connu : 78 % ont déjà entendu parler de Peppol, même si 28 % ne savent pas de quoi il retourne. Seule une entreprise sur trois utilise un logiciel de comptabilité ou de facturation compatible avec Peppol. Le même pourcentage a reporté son adoption au quatrième trimestre. Enfin, à peine 57 % des PME ont prévu d’acheter un logiciel compatible.
Le comportement attentiste des entrepreneurs belges contraste fortement avec les avantages qu’ils attendent du passage à la facturation électronique. 40 % choisiraient ainsi Peppol pour les gains d’efficacité qu’il apporte. Un tiers perçoit un avantage notable dans le temps gagné pour créer (37 %) et suivre (34 %) les factures. La facilité de gestion et d’archivage séduit 30 % des sondés, tandis que les économies réalisées (29 %) restent déterminantes. L’importance accordée aux coûts a reculé de 7 % comparé à l’étude précédente.
Enfin, 27 % des entreprises citent la réglementation comme principal moteur de l’adoption de Peppol. Ceci change néanmoins à mesure qu’elles se familiarisent avec le système et réalisent que les avantages de Peppol l’emportent sur le caractère obligatoire de la transition. En résumé, ce qui fut initialement une contrainte devient, pour de nombreuses entreprises, un véritable atout stratégique. En outre, les petits entrepreneurs commencent à savoir qu’ils bénéficient d’une déduction fiscale de 120 % sur la facturation électronique.
Il reste crucial de communiquer sur Peppol
Les comptables (30 %) et les fournisseurs de logiciels (20 %) demeurent, au troisième trimestre, les principales sources d’information sur Peppol. Environ 21 % des entrepreneurs sont passés à Peppol sur les conseils de leur comptable. En revanche, les entreprises qui estiment être suffisamment informées par les autorités sont en baisse (76 % contre 80 % au trimestre précédent). C’est la preuve qu’il faut absolument communiquer de façon claire et régulière au sujet de Peppol.
Il reste donc encore du pain sur la planche pour ce dernier trimestre, car de nombreuses entreprises ne sont guère enthousiastes à l’idée d’adopter Peppol. Environ 32 % des sondés disent ignorer si leurs clients souhaitent recevoir les factures directement dans leur logiciel via Peppol. Plus de 4 sur 10 (43 %) considèrent la mise en place d’un nouveau système comme le principal obstacle, tandis que 33 % craignent de devenir dépendants d’un outil. Ces deux résultats sont en nette hausse par rapport à l’étude précédente. Enfin, 35 % des entreprises s’inquiètent des coûts, et 28 % redoutent des changements dans leurs processus (internes).
