Au 1er avril 2025, plus de 260 000 entreprises belges étaient connectées à Peppol, contre 100 000 au début de l’année. Si cette dynamique se poursuit, près de 600 000 entreprises pourraient être connectées d’ici janvier 2026. Malgré cette progression, le risque de retard collectif demeure à l’approche de l’échéance réglementaire. C’est ce que rapporte L’Agence du Numérique.
Adoption de la facturation électronique en Wallonie : état des lieux
Pour mieux comprendre la situation des entreprises wallonnes, l’Agence du Numérique a mené une enquête sur les formats de factures utilisés, les modes de traitement et les obstacles rencontrés dans l’adoption de la facturation électronique structurée. Les résultats s’inscrivent dans le baromètre « Entreprises 2025 », dont la publication est prévue en septembre.
Facturation structurée : une pratique encore marginale
L’étude distingue la facturation électronique structurée de l’envoi de PDF par e-mail. En 2025, seuls 4 % des factures sont structurées, un chiffre stable depuis 2022 et principalement porté par les grandes entreprises. En incluant les factures encodées par des tiers sur des portails spécialisés, ce taux atteint environ 10 %.
Formats et réseaux : UBL et Peppol
Le format structuré de référence reste l’UBL (Universal Business Language), basé sur XML et utilisé pour l’échange sécurisé via Peppol. Des points d’accès certifiés assurent la transmission des documents.
Solutions logicielles et intégration
Depuis 2023, 273 plateformes et logiciels sont certifiés pour la facturation structurée. La liste complète est disponible sur efacture.belgium.be. L’intégration de ces solutions dans les logiciels comptables devrait accélérer l’adoption d’ici 2026.
Outils utilisés par les entreprises
Malgré l’offre croissante, 53 % des entreprises wallonnes utilisent encore des outils bureautiques classiques (Word, Excel) pour émettre leurs factures, une proportion qui grimpe à 66 % chez les indépendants. Seules 10 % des entreprises recourent à des portails de facturation structurée et 35 % à un logiciel comptable, souvent avec des modules spécifiques ajoutés à un coût supplémentaire.
Points de vigilance : avis de la CRECCB
La Compagnie Royale des Experts-Comptables et Conseillers fiscaux de Belgique (CRECCB) souligne plusieurs enjeux :
- Un déficit d’information auprès des dirigeants.
- L’absence d’arrêté royal définitif fixant les modalités.
- La capacité d’absorption des éditeurs et bureaux comptables, qui devront intégrer près de 900 000 entreprises d’ici fin 2025.
Selon la CRECCB, la transition pour les plus petites structures devrait s’enclencher à la rentrée 2025, avec l’accompagnement des experts-comptables.
Implication des banques
En avril 2025, plusieurs grandes banques belges (KBC, ING, BNP) ont annoncé l’intégration de services de facturation électronique structurée à destination des clients professionnels sur leurs plateformes. Inspirée du modèle « Zoomit », cette fonctionnalité vise la simplicité d’usage, avec des coûts modulés selon le volume de factures.
Disparités sectorielles
L’adoption varie fortement selon les secteurs : numérique et télécoms (13 %), industrie manufacturière (9 %), garages (8 %), tandis que l’agriculture, le commerce de détail et le secteur associatif restent proches de 1 %. Dans la santé, l’envoi de factures papier et numériques est équivalent.
Réception et traitement des factures
La réception de factures structurées reste marginale en Wallonie (1 %), sauf dans les grandes entreprises. Les TPE/PME privilégient les formats classiques, souvent traités par leur comptable. Le traitement suit généralement quatre étapes : réception, encodage, vérification, archivage. L’automatisation reste rare chez les petites structures, en raison du coût et des changements organisationnels nécessaires.
Obstacles à l’adoption
L’Agence du Numérique identifie plusieurs freins :
- Volume de factures jugé insuffisant (40 %)
- Manque de clarté sur la réforme (29 %)
- Offre de services comptables inadaptée (10 %)
- Complexité technique et manque d’informations (9 %)
- Difficultés d’adaptation interne (7 %)
Perspectives et accompagnement
En mai 2025, la facturation électronique structurée reste minoritaire, oscillant entre 1 % et 10 % selon la taille des entreprises. La généralisation dépendra de la réglementation et de l’accompagnement par les experts-comptables. Plusieurs fédérations et partenaires ont déjà lancé des actions pour faciliter cette transition et limiter le nombre d’entreprises non conformes à la nouvelle réglementation belge au 1er janvier 202612.
Source : www.digitalwallonia.be
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