Une contribution de Benjamin Tailleur, COO chez Horus Software. Benjamin a fondé Horus Software, une société basée à Liège, avec son père Philippe (ex-CEO de Sage) et son frère Jérôme. Il a un penchant pour la transformation numérique dans les PME et porte un regard critique sur l’entrepreneuriat belge.
La création d’une entreprise en Belgique est souvent loin d’être une sinécure. De l’enregistrement auprès de la BCE à la demande d’un numéro de TVA, en passant par l’obtention des permis nécessaires et la mise en ordre de leurs affaires fiscales, les entrepreneurs doivent souvent consacrer des heures aux formalités administratives avant de pouvoir réellement démarrer. Et avant qu’ils ne s’en rendent compte, le prochain défi les attend : la déclaration TVA.
Ce scénario est le quotidien de milliers de chefs d’entreprise belges. Cependant, la promesse d’une simplification administrative est un travail de longue haleine, qui figure à l’ordre du jour politique depuis des années, sans avancée majeure.
Initiatives de simplification : de belles intentions, de maigres résultats
Nous avons récemment assisté à une initiative intéressante en Wallonie avec le lancement du site web Simplifions, où les citoyens peuvent soumettre des idées pour simplifier les processus administratifs. S’il faut se féliciter de ces projets, il reste à voir s’ils sont suivis d’effets concrets. Pour les PME, le besoin de simplification est important.
Un dossier administratif
La situation actuelle peut être comparée à un embouteillage sur l’autoroute : les PME sont au point mort et attente pour aller de l’avant. Chaque étape administrative coûte du temps et de l’argent, ce que les petites entreprises ne peuvent pas se permettre de manquer. La Belgique compte plus de 1,1 million d’entreprises assujetties à la TVA. Imaginez que chacune de ces entreprises gagne ne serait-ce qu’une heure grâce à la simplification – cela nous épargnerait plus de 130 ans de travail administratif. Mais il ne s’agit pas seulement d’une question de temps : une telle mesure augmenterait également la motivation des entrepreneurs, ce qui contribue en fin de compte à la croissance de leur entreprise et de leur personnel.
Le gouvernement en tant que partenaire
La réduction des charges administratives profite non seulement aux entrepreneurs, mais aussi aux pouvoirs publics. Plus les entreprises sont efficaces, plus l’économie prospère. Il est donc intéressant de noter qu’en 2022, la responsabilité de la simplification administrative était partagée entre plusieurs ministères, sans qu’aucun responsable ne soit clairement identifié. Si l’accent mis sur la numérisation était un bon début, ces initiatives ont souvent débouché sur de nouveaux sites web et portails qui aidaient principalement les citoyens, tandis que les besoins des entrepreneurs étaient souvent négligés.
La simplicité comme priorité
À l’approche des élections fédérales, il est temps que la simplicité occupe une place centrale dans les plans politiques des futurs gouvernements. La simplification devrait être une valeur fondamentale, tout comme la durabilité et l’innovation. Elle n’est pas non plus toujours synonyme de numérisation. Souvent, la meilleure approche consiste à réduire les processus à leur plus simple expression : moins de charges administratives, plus d’efficacité.
Les PME sont connues pour leur ingéniosité. Il est essentiel que les décideurs politiques les associent aux réformes. La contribution des entrepreneurs eux-mêmes peut être précieuse pour découvrir de nouvelles façons de simplifier les procédures administratives. De la déclaration TVA à la demande de subventions, il existe de nombreux moyens d’améliorer l’environnement des entreprises.
La voie de la réforme administrative
Les procédures administratives actuelles pour les PME sont parsemées d’obstacles et d’inefficacités. A cela, ajouter des règles supplémentaires et des outils numériques sans pour autant s’attaquer aux problèmes sous-jacents. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une refonte complète du système, en éliminant les obstacles et en créant un espace de croissance. Il est temps d’élargir les routes de nos PME afin qu’elles puissent travailler à la croissance de leurs entreprises sans entrave.
L’avenir de notre économie dépend des opportunités que nous offrons à nos entrepreneurs. La simplification à cet égard est non seulement souhaitable, mais absolument nécessaire.