Une enquête récente de BDO menée auprès de plus de 500 entreprises belges, montre que 75 % des entreprises n’ont pas encore élaboré de stratégie complète en matière de développement durable. Ce constat est frappant, compte tenu des nouvelles réglementations européennes qui obligent les entreprises à rendre compte de leur impact sur l’environnement, de leur responsabilité sociale et de leur bonne gouvernance. Pour de nombreuses entreprises, cependant, le développement durable reste un défi trop complexe.
La durabilité : un défi complexe pour les PME
L’enquête montre que les petites et moyennes entreprises, en particulier, ont du mal à établir une stratégie à long terme en matière de développement durable. Seules 25 % des PME disposent d’un plan concret, contre 40 % des grandes entreprises de plus de 50 salariés. « Les entreprises se heurtent souvent à des obstacles tels que le coût, la complexité et les contraintes de temps », a déclaré BDO. Pourtant, une bonne stratégie de développement durable est essentielle pour l’avenir, compte tenu des obligations croissantes en matière de reporting imposées par la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD).
Énergie centrale, mais trop limitée
Les efforts en matière de développement durable de nombreuses entreprises se limitent encore principalement à des mesures relatives à l’énergie verte. 44 % des entreprises prévoient de passer à une énergie entièrement verte dans les années à venir, tandis que près de 20 % l’ont déjà fait complètement. De nombreuses entreprises s’efforcent également de réduire leurs déchets et de rendre leurs processus de production plus efficaces sur le plan énergétique. Néanmoins, elles sont également nombreuses à indiquer que les aspects plus larges de la durabilité – tels que la responsabilité sociale et la diversité – restent à exploiter.
Inquiétudes concernant les nouvelles exigences en matière de déclaration
Une autre préoccupation majeure est que plus d’un tiers des entreprises belges déclarent ne pas être prêtes pour les reportings obligatoires qui entreront en vigueur l’année prochaine. C’est particulièrement vrai pour les PME, dont 38 % déclarent ne pas se sentir préparées aux nouvelles réglementations. 33 % de ces entreprises ne savent même pas par où commencer pour mesurer leurs performances en matière de développement durable.
Le besoin d’expertise en matière de durabilité
L’absence de stratégie de développement durable ne signifie pas que les entreprises restent inactives. Par exemple, 40 % des entreprises déclarent avoir déjà pris des mesures pour réduire leurs déchets et rendre leurs emballages réutilisables. En outre, 45 % des entreprises prévoient de se concentrer davantage sur des thèmes tels que la santé et la sécurité dans les années à venir. Pourtant, trouver les bonnes personnes pour élaborer une stratégie globale de développement durable reste un défi pour de nombreuses entreprises. Seul un cinquième des entreprises emploie actuellement un responsable du développement durable, et un pourcentage similaire souhaite pourvoir un tel poste dans les cinq prochaines années.
Conclusion
Bien que des efforts soient certainement accomplis, l’enquête de BDO montre que la plupart des entreprises belges ne sont pas encore prêtes pour l’avenir de la durabilité. Avec l’introduction du CSRD et la pression croissante pour rendre compte en matière de durabilité, il est essentiel que les entreprises – en particulier les PME – s’orientent vers une stratégie intégrée qui se concentre non seulement sur l’énergie verte, mais aussi sur la responsabilité sociale et la gouvernance. BDO souligne que les entreprises doivent agir à temps pour éviter de prendre du retard et être prêtes à répondre aux exigences plus strictes en matière de reporting.